L’île tranche avec les précédents films de Pavel Lounguine (Taxi Blues, La Noce, Un Nouveau Russe etc.). On est ici plus proche de l’univers de Tarkovski que de n’importe quel autre cinéaste.
Le synopsis n’est guère engageant, on s’en doute : un film russe dans lequel un ermite, guérisseur orthodoxe, est rongé par la culpabilité d’un crime de jeunesse commis au nom de sa survie. Mais il ne faut pas s’y tromper, L’île est un film déroutant et captivant.
Dès les premières images, on se laisse happer par la beauté hors norme des images. Le soin des cadres, la qualité de la photo, tout concours à un diaporama dès plus fascinant.
Le mot n’est pas galvaudé tant on est littéralement subjugué par cette mise en scène somptueuse, à la fois ténébreuse et glaciale. Lîle s’enrichit en plus d’un questionnement profond sur la foi, le sentiment de culpabilité, le pardon. Le personnage principal navigue aux frontières de la folie et donne du poids à cette histoire finalement assez semblable au très poétique Printemps, été, automne, hiver et… printemps de Kim Ki-Duk.
Le film de Lounguine est plus brutal, plus singulier encore mais possède en lui une puissance d’évocation qui l’impose comme un film simplement grandiose.
B.T
L’île – Note pour ce film :