L’actrice britannique Jean Simmons, notamment héroïne de Spartacus auprès de Kirk Douglas et Laurence Olivier, est décédée hier 22 janvier à l’âge de 81 ans.
Née en 1929, Jean Simmons avait commencé à tourner dès l’âge de 15 ans (Give us the moon, 1944). La jeune actrice obtint rapidement des second rôles dans quelques grandes productions britannique. Elle incarne l’héroïne jeune des Grandes Espérances de David Lean (45), d’après Dickens, et donne la réplique à Deborah Kerr dans Le Narcisse Noir de Michael Powell et Emeric Pressburger (47).
« Le Narcisse Noir » de M. Powell et E. Pressburger (47)
La consécration arrive rapidement. Son interprétation du personnage d’Ophélia dans l’adaptation par Laurence Olivier de Hamlet (48) lui vaut une nomination aux Oscars ainsi que la Coupe Volpi de la meilleure actrice au festival de Venise. Dans les années 50, son doux visage est d’abord celui de Preminger (Angel Face, 52), puis elle incarne la jeunesse de la Reine Elizabeth 1e dans La Reine Vierge de George Sidney (53), partageant la vedette avec son mari Stewart Granger. Jean Simmons tourne sous les directions successives de Cukor (The Actress, 53), Delmer Daves (Les Gladiateurs, 54), Michael Curtiz (L’Egyptien, 54) et Joseph Mankiewicz. Son rôle dans Blanches colombes et vilains messieurs (55, avec Marlon Brando et Franck Sinatra), transposition au cinéma d’un succès de Broaday, lui permet de remporter le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie ou comédie musicale.
« Hamlet » de Laurence Olivier (1948)
Divorcée de son premier mari Stewart Granger, Jean Simmons épouse en seconde noce le réalisateur Richard Brooks, lequel la dirige dans Elmer Gantry, avec Burt Lancaster dans le rôle titre, en 1960.
La même année, Jean Simmons est Varinia, la belle esclave qui portera l’enfant de Spartacus (Kirk Douglas) dans le film de Stanley Kubrick ; et donne la réplique à Carry Grant dans Ailleurs, l’herbe est plus verte de Stanley Donen.
« Un Si doux visage » d’Otto Preminger (1952)
L’actrice choisit de faire une pause dans sa carrière mais revient en 1963 et se fait remarquer pour son rôle de mère dans All the way home d’Alex Segal. Jean Simmons tourne cependant moins et dans des films qui marqueront peu les esprits. Dirigée de nouveau par son époux Richard Brooks dans The Happy Ending (69), Jean Simmons est nommée une seconde fois dans sa carrière aux Oscars, même si une fois encore elle ne remporte pas la statuette.
« Spartacus » de Stanley Kubrick (1960)
Si elle continue de tourner au cinéma, Jean Simmons va s’orienter de plus en plus vers la télévision. Elle obtiendra notamment un Emmy Awards pour son rôle dans Les Oiseaux se cachent pour mourir en 1983. Sa dernière apparition notable au cinéma restera Le Patchwork de la vie, aux côtés de Winona Ryder et Anne Bancroft (1995).
Benoît Thevenin
Filmographie cinéma de Jean Simmons :
1944 : Sports Day
1944 : Give Us the Moon
1944 : Mr. Emmanuel
1945 : Kiss the Bride Goodbye
1945 : Meet Sexton Blake
1945 : Le Chemin des étoiles
1945 : César et Cléopâtre
1946 : Les Grandes Espérances
1947 : The Woman in the Hall
1947 : Les Monts brûlés
1947 : Le Narcisse noir
1947 : Uncle Silas
1948 : Hamlet
1949 : Le Lagon bleu
1949 : Adam et Evelyne
1950 : Si Paris l’avait su
1950 : Trio : Evie Bishop
1950 : La Cage d’or
1951 : La Fille aux papillons
1952 : Un si doux visage
1952 : Androclès et le lion
1953 : La Reine vierge
1953 : Retour à l’amour
1953 : La Tunique
1953 : The Actress
1954 : She Couldn’t Say No
1954 : Les Gladiateurs
1954 : L’Égyptien
1954 : Une balle vous attend
1954 : Désirée
1955 : Des pas dans le brouillard
1955 : Blanches colombes et vilains messieurs
1956 : L’Impudique
1957 : Cette nuit ou jamais
1957 : Femmes coupables
1958 : Les Grands espaces
1958 : Retour avant la nuit
1959 : Cette terre qui est mienne
1960 : Elmer Gantry, le charlatan
1960 : Spartacus
1960 : Ailleurs l’herbe est plus verte
1963 : All the Way Home
1965 : Life at the Top
1966 : Mister Buddwing
1967 : Divorce American Style
1967 : Violence à Jericho
1969 : The Happy Ending
1971 : Say Hello to Yesterday
1975 : Mr. Sycamore : Estelle Benbow
1978 : Dominique : Dominique Ballard
1988 : The Dawning : Tante Mary
1995 : Le Patchwork de la vie
2001 : Final Fantasy : les Créatures de l’esprit (voix)
2004 : Le Chateau ambulant (voix, version anglaise)
2008 : Shadows in the Sun
Un si doux visage…
Quoi ? Un des membres emblématiques du groupe Kiss est mort ? Hum hum…
Pour ma part, je me souviens d’elle aussi dans Un si doux visage, La Tunique, Spartacus… et Les Oiseaux se cachent pour mourir ! (tous des souvenirs d’enfance)
Je la revois encore farouche et silencieuse, danser dans le Narcisse Noir. Je me souviens aussi d’elle en varinia dans Spartacus … So long Jean !