Se reprochant la mort de son frère, Delal se suicide et laisse derrière elle une petite fille et un mari, Nazif. Selon la tradition locale à l’est de la Turquie, Heda, cadette de Delal, doit épouser Nazif. Sept ans après le drame, Heda est enceinte de Nazif mais malheureuse. Son mari ne la regarde pas et, pire, entretient un adultère avec la très belle Defne…
Des vies sans valeur est le premier long-métrage de la réalisatrice Selda Çiçek : un film de femme et avec un casting très majoritairement féminin. Toutes les générations sont représentées pour une chronique familiale sensée mettre à l’épreuve la question de la moralité des tradition. Le film touchera peut-être les personnes qui se sentiront mieux concernées que moi, qui ont une expérience ou une connaissance de ces traditions et de leurs poids que je n’ai pas. Pour autant, le film est assez insignifiant, beaucoup trop (et mal) écrit, avec des échanges souvent ridicules, des batailles verbales invraisemblables, des contrastes entre les personnages bien trop forcés. Le personnage de l’idiot celui de la petite fille sont dès plus agaçants. La charge émotionnelle que la réalisatrice tente d’imposer pèse de tout son poids, et la conclusion fatale trop attendue pour surprendre ou émouvoir… On ne peut pas reprocher à la réalisatrice toutes ses bonnes intentions, mais elles ne suffisent vraiment pas…
Benoît Thevenin
