The Eternal (Abohmaan) de Rituparno Ghosh (2009)

The Eternal est le dernier film en date de Rituparno Ghosh, réalisateur bengali principalement connu pour ses films avec Aishwarya Rai, Chokher Bali (2003) et Raincoat (2004).
Le film est une ambitieuse – et un peu pompeuse il faut dire – réflexion sur l’art, le processus créatif et le rapport aux muses. Ghosh fait le portrait d’un cinéaste très réputé, marié à une ancienne actrice avec qui il avait tourné et qui a tout abandonné pour lui. Alors qu’il souhaite mettre en scène un nouveau film, une jeune actrice très ambiteuse, s’impose et le bouleverse au point qu’il en tombe amoureux…

Ghosh raconte une histoire qui n’est pas sans rappeler la relation qu’entretint l’immense Satyajit Ray avec Madhabi Mukherjee, son actrice dans Charulata notamment. Cependant, le film se construit bien au-delà ce cette anecdote et ce simple rapport.

L’histoire est racontée en flash-back à partir du décès du cinéaste et patriarche et se déroule essentiellement dans le huis clos de sa demeure. Chacun des quatre personnages principaux (le cinéaste, l’épouse, la maîtresse, le fils) ont tous un rapport avec l’art. Le film traite de ce rapport complexe à la création mais déborde sur bien d’autres sujets, de la place de la femme dans la société traditionnelle indienne, ou de la délicate relation entre un père et son fils (amour, transmission, rivalité etc.).

Toutes les thématiques demeurent universelles et intemporelles, d’ou le titre d’un film qui s’il nous parait très prétentieux (certaines considérations sur l’art en sont même assez risibles) n’en est pas moins intéressant et assez captivant. Le film s’étire cependant un peu trop et aurait sans doute gagné à être un peu moins long.

Benoît Thevenin


The Eternal – Note pour ce film :

Email

Laisser une réponse