Aki danse sur les Marches

LUNDI,


Une heure et demie de sommeil. Il n’est peut-être pas sage de commencer le festival sur ce rythme mais c’est comme ça.

A 10h, rendez-vous des 60 pour la première rencontre professionnelle prévue par le Prix de la Jeunesse. Projection au préalable du documentaire de Jean-Christophe Klotz Kigali, des images contre un massacre puis, ensuite, débat avec le cinéaste. Prévu à la base pour la télévision, le film va sans doute profiter de sa sélection cannoise à la Semaine de la Critique pour se frayer une place dans les salles. Un film d’une force assez extraordinaire sur le génocide Rwandais. Ceux qui aimé Hotel Rwanda et surtout Shooting Dogs devraient être touché par la grandeur de ce docu là. Jean-Christophe Klotz était lui-même passionnant. Cette matinée n’aura pas été perdue.

Jean-Christophe Klotz

Un simple jambon-beurre et c’est déjà reparti. Direction le Palais des Festivals. On passe devant les marche rouges. La remarque est unanime : la télévision modifie largement les perspectives. Finalement, c’est assez incroyable de voir comment le site est petit. Mais pour cette séance de 14h, on se contentera de monter les marches bleues. Elles mènent à la Salle Debussy, un autre lieu du Palais donc. Etait projeté Voiture de Luxe. Réalisé par Wang Chao, auteur du bouleversant Orphelin d’Anyang et du plus inégal Jour et Nuit, Voiture de Luxe est un film plus intéressant qu’il n’en laisse paraître mais tout de même assez décevant. Peut-être trop simpliste.

La journée ne fait que commencer. Accéder aux Marches Rouges, celles qui font rêver tous ses millions de personnes à travers le monde, cela n’est guère possible que si vous détenez une invitation. Les plus téméraires en obtiennent, les autres espèrent. L’un des avantages du « Prix de la Jeunesse », c’est que l’on a un certain accès sur ces fameuses invit’. Un accès limité mais réel. Ainsi, ma première montée des marches sera pour Kaurismaki. Le smoking n’est obligatoire que pour les séances du soir et là, pas besoin de se changer. Une émotion en montant ? A moins d’avoir soi même un film en compèt’, cela ne paraît pas trop concevable. Ce n’est bien qu’un simple escalier. Une fois dans la salle, on se fait une fois de plus la remarque que, décidément, la télévision déforme considérablement les perspectives. Il n’empêche que l’endroit est énorme. Kaurismaki fait le show en montant les marches, danse avec Gilles Jacob. Nous sommes déjà dans la salle mais sur l’écran, nous avons le direct de ce qui se passe dehors. Willem Dafoe et son épouse était donc là.

Les Lumières du Faubourg est un film assez somptueux. Du pur Kaurismaki : sens du burlesque, ironie, un style reconnaissable entre cent par ses cadrages et sa lumière et des thèmes (solitude, marginalisation) toujours récurrent dans son œuvre. A l’écran, la première chose qui saute aux yeux cependant est l’omniprésence de la cigarette. On est pas loin d’une clope par plan. Tout le monde fume, même la guitare. WKW n’est pas le dernier a abusé de la fumée à l’écran. Un signe ? Et voilà, moi qui m’interdisait toute spéculation, je me suis compromis. Mais pour être honnête, Kaurismaki est loin d’être, de toutes les manières, mon favori. En revanche, à en juger par l’applaudimètre de fin de séance, Aki à séduit. Ceux qui m’accompagnaient n’ont eux pas été subjugués.

HPG

Comme à Cannes, nous y sommes pour voir des films, on continue la revue d’effectif.

Certains parmi les 60 ont croisé Nanni Moretti, d’autres 50 Cent et ses danseuses peu habillées. Presque tous, nous nous préparons à rencontrer Gaspar Noé. Le Gaspar vanté dans ses pages !! Ceci, à l’occasion de la projo de Destricted, le recueil de courts sur le thème de la pornographie avec des épisodes signés entre autres Larry Clark, Matthew Barney ou Marco Brambilla. Arrivé plus d’une heure en avance, on est cette fois parmi les premiers à attendre. Mal nous en à pris. La foule se presse et compresse. Jusqu’au moment fatidique ou la sécurité nous préviens dans toutes les langues que la salle est pleine. Les professionnels sont prioritaires. Ils ne nous ont pas laissés de miettes. Tous les journalistes n’ont pas pu rentrer… Gaspar, qui, je vous le confirme, est un type charmant et adorable, est venu s’excuser. L’attention est on ne peut plus louable. En plus, ce n’était évidemment pas de sa faute. Il est resortit plus tard avec Larry Clark, et sont venus nous saluer.

Faute de films, nous nous retrouvons sur la plage. Le sable colle au corps et s’engouffre dans les chaussures. Je ne la quitte, seul, que pour le film de Kim Rossi Stuart. Le Monde en a pensé beaucoup de bien mais je n’ai pas lu la critique. Et je n’ai pas vu non plus le film, la faute à un mauvais aiguillage. Je me retrouve dans la salle qui projette On ne peut pas tous exister, le film de HPG. Entrée tonitruante du réal, show un peu baroque. Il nous promet « une présentation sans érection ». Le film sera à la hauteur de ce mini-spectacle. Barge, sincère et parfois d’une justesse désarmante.

C’est tout pour aujourd’hui, ce sera pire demain.


Les films du jour :

Kigali, des images contre un massacre – Note pour ce film :
Réalisé par Jean-Christophe Klotz
Avec Bernard Kouchner, …

Voiture de Luxe – Note pour ce film :
Réalisé par Wang Chao
Avec Tian Yuan, Wu You Cai, Qing Li Yi, He Huang

Les Lumières du Faubourg – Note pour ce film :
Réalisé par Aki Kaurismaki
Réalisé par Janne Hyytiäinen, Maria Heiskanen, Maria Järvenhelmi, …

On ne peut pas tous exister – Note pour ce film :
Réalisé par HPG
Avec HPG, LZA, Benoît Fournier, Jean-Claude Joerger, Marie-T Picou, Rachida Brakni, Marilou Berry, Bertrand Bonello, Margaret(h) Zenou, Didier Trévisan, …

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