Mercredi,
Emily Barclay, la star du Feu sous la peau
On a déjà parcouru la moitié du chemin. Tout passe évidemment trop vite. La séance de Babel de 8h30, ce ne sera pas possible. Il faut simplement penser à se reposer un peu. La matinée sera consacrée au marché du film. Rien de fondamentalement intéressant mais c’est un lieu de vie du festival incontournable. Incontournable car il n’est pas impossible de dégoter des places pour les films de la sélection officielle au palais. Incontournable aussi parce qu’on y trouve des DVD ou des invitations à des projos réservées aux professionnels de la diffusion internationale. De quoi voir des films, peut-être inédit pour très longtemps. En l’occurrence, malgré quelques heures à déambuler dans ses couloirs, je repars les poches vides. Au stand coréen, on a bien noté nos coordonnées mais il n’y a probablement aucune chance pour que l’on nous rappelle. Voir les pros s’agiter, constater la richesse du catalogue international, c’est une sorte de spectacle pas désagréable à voir. Ca reste inutile, et guère productif. Mais tellement incontournable donc.
Le stand de la Troma sur le Marché du Film
Depuis le début des festivités, la restauration, c’est une question de bricolage. Il était temps, à mi-parcours, de s’offrir un vrai repas. En conséquence, pas de séance à 14h. On commencera à 16h30. Le film en question, Le Feu sous la peau, nous vient d’Australie. Le personnage principal s’appelle Katerina. Il sera facile de dire cela mais cette actrice est un véritable ouragan mais ce n’est pourtant rien de le dire…
On peut qualifier ce film de ‘branché’. L’actrice a de la tchatche et c’est visuellement assez percutant ; inventif pour le moins. Tout repose donc sur le charisme d’Emily Barclay, « La révélation du festival » selon la présentation. Et c’est sans doute assez vrai tant elle porte le film sur ses épaules. Le film en lui-même rappelle vaguement le Bully de Larry Clark. De toute façon la comparaison ne tient pas. Il y a une certaine complaisance dans la violence brute de ce film qui peut le rendre assez ambigu.
En sortant, une question me taraude. Est-il raisonnable de consacrer sa journée à essayer de trouver une place pour monter les marches avec Kirsten et Sofia ? A l’évidence non. La meute s’attroupe déjà autour du tapis rouge afin d’assister à ce si merveilleux (sic) spectacle. Bien sûr je ne suis pas le dernier à rêver, mais j’essaye d’être raisonnable. Non Kirsten, je ne la verrai pas. Non je n’aurai pas droit à une bise de sa part. Il faudrait pour cela qu’elle se décide à se promener sur la croisette pendant que je l’attends. Croisons les doigts, le festival n’est pas fini 😉
Miwa Nishikawa
Je me dirige donc vers le Noga Hilton pour la projo du seul film japonais de cette 59e édition du festival. On nous a annoncé « l’éclosion d’un jeune talent ». Miwa Nishikawa semble effectivement avoir le sens du cinéma. Son film, Vacillement (Sway) reste assez inégal avec un début qui tarde à dessiner les enjeux du film et une fin un peu simpliste et qui traîne trop en longueur. Ce ne sera pas le meilleur souvenir du festival mais bon, convenons en, on a vu un vrai bon film et effectivement Miwa Nishikawa est sûrement un talent qu’il faudra suivre.
Kirsten monte les marches…
Le film finira trop tard pour espérer quoi que ce soit de la fin de projo de Marie-Antoinette. Le film, je ne le verrai qu’à mon retour à Nancy. Comme Le Caïman et quelques autres, ils sortent dans toutes les salles en ce moment alors il n’est peut-être pas très utile de se battre pour les voir au Palais.
Surtout qu’il faut savoir cela : les salles du Festival de Cannes sont incroyablement inconfortables. C’est indigne du prestige de Cannes. D’ailleurs, l’organisation est globalement merdique. J’ignore toujours comment cela se passe à Venise ou Berlin mais ce bordel monstre, ce n’est plus du folklore, seulement un grand n’importe quoi.
Arf, ne crachons pas dans la soupe. Cannes est évidemment jouissif. Il y a plus d’une opportunité pour prendre son pied ici.
A commencer en regardant de bons films. J’ajouterais qu’il est, justement, particulièrement plaisant de vivre dans ce microcosme cinématographique. J’ai l’impression, ici, de parler le même langage que tout le monde. Bien sûr, dans nos discussions, nous ne partageons pas forcément nos avis. Et c’est là que tout ceci se révèle enrichissant, passionnant. Le reste de l’année, ce folklore là, il ne revient que de manière anecdotique, de temps en temps, et parce que des amis partage ce goût. Ce n’est pas obligatoirement le cas. En revanche, ici, ce goût, tout le monde là. Pour ça, Cannes est génial car, effectivement, pendant dix jours, la ville et le centre du monde cinéma. Que demander de plus finalement ? On a beau se plaindre de ci, de ça, on n’ a en fait pas de raison objectives de le faire.
Bref, à Cannes, il n’y a pas que le soleil, la plage et les filles. Il y a les films. Il se trouve qu’on en a vu un très beau pour la dernière séance du jour. Il nous a notamment permis de parfaire le tour du monde cinématographique de cette quinzaine. En l’occurrence, on se retrouve au Mexique avec Le Violon de Francesco Vargas. Un film profondément humain… « qui te fera sentir la valeur de la vie » selon le catalogue…
Les films du jour :
Le Feu sous la peau – Note pour ce film :
Réalisé par Paul Goldman
Avec Emily Barclay, Michael Dorman, Robert Morgan, Anthony Hayes, Laurence Breuls, Steve Bastoni, Genevieve Lemon, Madeleine Jaine, Susan Prior, Mia Wasikowska, …
Sway – Note pour ce film :
Réalisé par Miwa Nishikawa
Avec Jô Odagiri, Teruyuki Kagawa, Masatô Ibu, Yoko Maki, …
Le Violon – Note pour ce film :
Réalisé par Francesco Vargas
Avec Don Angel Tavira, Dagoberto Gama, Fermin Martinez, Gerardo Taracena, …