De Mystery Men à Hancock, il y a un héritage très moderne du superhéros minable derrière lequel Kick-Ass s’inscrit plus ou moins directement. C’est cependant plutôt à Zombieland que l’on pense d’abord. Les héros des deux films se ressemblent, n’existent pas aux yeux des autres IRL et vivent par procuration sur internet. Ici, point de zombies, mais une envie pour le héros de ne plus subir, de se prendre en main, d’enfiler le costume pour défier ceux qui l’emmerdent ou plus généralement ceux qui pourrissent la vie des gens au quotidien par la violence et le crime.
Matthew Vaughn, à qui l’on doit Layer Cake et l’étonnant Stardust, adapte là un comics très récemment créé par Mark Millar (en 2008), auteur déjà du très décomplexé Wanted. Décomplexé, Kick-Ass ne l’est pas beaucoup moins, comme on le verra plus loin.
Sans être particulièrement génial, Kick-Ass déborde d’énergie, détourne quelques codes et références à la culture comics, et s’appuie sur bande-son explosive pour un mélange de pop culture finalement assez exultant.
L’identification à Dave/Kick-Ass fonctionne assez naturellement, sans doute, mais le véritable intérêt pour le film vient bien du personnage d’Hit Girl. C’est elle qui donne vraiment un coup de fouet à l’ensemble. La première partie du film, certes sympathique, reste convenue et pas spécialement imaginative. Quand Hit Girl débarque, elle met tout à sac et c’en est réjouissant.
Hit Girl (Chloë Moretz, la mademoiselle je-sais-tout de (500) jours ensemble) est une gamine de 11 ans entraînée au combat par son père ancien capitaine de Police (Nicolas Cage). Malgré son jeune âge, elle est une redoutable justicière, qui manie les armes à merveille et ne craint pas de faire gicler le sang. Si la violence est édulcorée, Kick-Ass contient son lot de scènes brutales, la plupart impulsées par Hit Girl. En cela, Kick-Ass a potentiellement vocation à pervertir gentiment la jeunesse. Au delà du girl power que le personnage affirme de façon cinglante, Hit Girl est le prototype du personnage que les gosses et les ados vont adorer mais que les parents vont peut-être redouter et détester.
Il n’empêche que si le film est autant jouissif, c’est grâce à cette superhéroïne, plus encore que par l’entremise du héros originel, que l’on prend facilement en sympathie mais qui est aussi un looser pathétique et un peu niais qui ne dépareille pas trop des personnages rencontrés chez Judd Apatow & co. ou bien Zombieland. On retrouve d’ailleurs au casting une figure de chez Apatow, Christopher Mintz-Plasse (Superbad), dans le rôle de Red Mist, la nemesis de Kick-Ass. Le reste du casting à de l’allure aussi. Nicolas Cage, dans un second rôle, a ici moins d’espace pour se laisser aller à ses grands gestes habituels, ce qui lui va bien. Mark Strong, déjà grand méchant du Sherlock Holmes de Guy Ritchie, campe lui un bad guy comme on les aime.
Benoît Thevenin
Filmographie de Matthew Vaughn
2004 : Layer Cake
2007 : Stardust
2010 : Kick-Ass
Kick-Ass – Note pour ce film :
Content de découvrir ce blog (je laisse souvent des comms chez Foxart…): je n’ai pas encore vu Kick ass mais je vais au cinéma ce week-end et je fais de ce film une priorité. Apparemment, tu as bien aimé sans pour autant crier au génie.
ce genre de film me donne l’impression de tourner en rond
Nous n’avons pas beaucoup apprécié le film dans notre équipe : http://pontdu7eart.wordpress.com/2010/04/22/kick-ass-kick-out-the-jams/