Le comédien burkinabais – guinéen d’origine et malien de naissance – Sotigui Kouyate, principale figure africaine au cinéma, est décédé le 17 avril dès suite d’une maladie pulmonaire. Il avait reçu en 2009 le prix d’interprétation du festival de Berlin pour son rôle dans « London River » de Rachid Bouchareb.
Comme de nombreux enfants africains, c’est vers le football que Sotigui Kouyate se tourne d’abord. Il réussit une modeste carrière qui l’amènera a jouer pour l’équipe nationale du Burkina dans les années 60.
Il signe ses débuts sur les planches de théâtre à la demande d’un ami, et n’abandonnera ensuite jamais la comédie. Au théâtre, il joue principalement sous la direction du metteur en scène britannique Peter Brook (Le Mahâbhârata, La Tempête, Hamlet, Antigone).
On le retrouve également au cinéma mais dans des rôles secondaires d’abord (Black Mic Mac de Thomas Gilou en 86, Un Thé au Sahara de Bertolucci en 90, IP5 de Jean-Jacques Beineix en 91). Aperçu chez le cinéaste israélien Amos Gitai dans Golem (92), il est l’un des naufragés migrateurs de Tombés du ciel de Philippe Lioret (94) puis le sorcier Kambou dans Le Maître des éléphants de Patrick Grandperret (95).
En 1999, Sotigui Kouyate incarne auprès de Salif Keita un des rôles principaux de La Génèse, l’ambitieux et impressionnant film de Cheikh Oumar Sissoko, peut-être le plus grand film de l’histoire du cinéma africain jusqu’alors.
Rachid Bouchareb arrive ensuite qui va lui offrir enfin la reconnaissance. Le cinéaste franco-algérien fait de lui les héros errants et touchants de Little Senegal (2001) puis de London River (2008), lequel lui vaut d’être primé à Berlin par l’Ours d’or du meilleur acteur.
Sotigui Kouyate aura aussi été vu auprès d’Audrey Tautou, Chiwetel Ejiofor et Sophie Okonedo parmis les immigrés illégaux de Dirty Pretty Things de Stephen Frears (2003), ainsi que dans L’Annulaire, le troublant film de Diane Bertrand avec Olga Kurylenko et Marc Barbé (2005).
Souvent cantonné à des petits rôles de marabouts, Sotigui Kouyate aura réussi à s’imposer comme un des acteurs africains les plus importants.
B.T
Filmographie de Sotigui Kouyate :
1972 : FVVA : Femme, villa, voiture, argent de Mustapha Alassane
1973 : Toula ou Le génie des eaux de Mustapha Alassane
1983 : Le Médecin de Gafiré de Mustapha Diop
1986 : Black Mic Mac de Thomas Gilou
1986 : Descente aux enfers de Francis Girod
1988 : Ya bon les blancs de Marco Ferreri
1988 : Le Mahâbhârata de Peter Brook
1988 : Eden miseria de Christine Laurent
1990 : Mamy Wata de Mustapha Diop
1990 : L’Africana de Margarethe von Trotta
1990 : Un Thé au Sahara de Bernardo Bertolucci
1991 : IP5 – L’île aux pachydermes de Jean-Jacques Beineix
1992 : Golem , l’esprit de l’ exil d’Amos Gitai
1993 : Rupture(s) de Christine Citti
1994 : Tombés du ciel de Philippe Lioret
1995 : A cran de Solange Martin
1995 : Sale gosse de Claude Mouriéras
1995 : Le Maître des éléphants de Patrick Grandperret
1996 : Rainbow pour Rimbaud de Jean Teulé
1997 : Keita, l’héritage du Griot de Dani Kouyaté
1997 : Saraka bô de Denis Amar
1999 : La Genèse de Cheick Oumar Sissoko
1999 : Civilisées de Randa Chahal Sabag
2001 : Little Senegal de Rachid Bouchareb
2002 : Sia – Le rêve du python de Dani Kouyaté
2002 : La Vérité à propos de Charlie de Jonathan Demme
2003 : Dirty Pretty Things de Stephen Frears
2004 : Gate to heaven de Veit Helmer
2004 : Génésis de Marie Perennou et Claude Nuridsany
2005 : L’Annulaire de Diane Bertrand
2005 : Travaux, on sait quand ça commence… de Brigitte Rouän
2007 : Faro, la reine des eaux de Salif Traoré
2008 : Dernier Maquis de Rabah Ameur-Zaïmeche
2009 : London River de Rachid Bouchareb
Et inoubliable dès qu’on l’a vu ne serait ce qu’une fois au cinéma, même dans un petit rôle.
Peu d’acteurs impriment à ce point la pellicule…
Soutigui était quelqun de bien et quelquel qui savait vrément jouer son rôle il est vrément inoubliable merçi soutigui kouyaté